En ce début d'année 1870, Lyon n'a plus de maire !


La ville de Lyon a été lé théâtre de nombreux soulèvements populaires, les révoltes canuts, depuis les années 1830.

Les canuts sont des maîtres artisans lyonnais de la soierie. Ils sont près de huit mille et emploient environ trente mille compagnons. Essentiellement présents dans la commune de la Croix-Rousse, ils ont donné leur nom aux logements qui sont aujourd'hui très prisés. Ces logements sont très hauts de plafond pour accueillir les métiers à tisser.

La révolution industrielle du XIXe siècle, la concentration des richesses au sein de la Grande Fabrique, qui rassemble les négociants et banquiers impliqués dans le commerce de la soierie, modifient les équilibres. Les revenus des canuts baissent et c'est toute la population lyonnaise qui souffre.

1831 est marquée par la première révolte canut, qui pousse le gouvernement de Louis-Philippe à envoyer 20000 hommes de troupe pour rétablir l'ordre.

La révolte de 1834 sera plus violemment réprimée et plus de 600 morts seront à déplorer.

Les émeutes reprennent à l'abdication de Louis-Philippe et l'avènement de la seconde République, en 1848 puis en 1849. La société des canuts connue sous le nom des "Voraces" est à l'oeuvre. Le drapeau rouge sera hissé à l'Hôtel de Ville.

Le gouvernement de Napoléon III, désireux de maintenir l'ordre, décide en 1852 par décret de supprimer le conseil municipal et le pose de maire, pour mettre la ville sous le contrôle du Préfet. Ce dernier s'appuiera sur un conseil nommé par le gouvernement. Lyon a perdu ses droits communaux.

C'est à cette même date que Lyon s'agrandit avec l'adjonction des communes de la Guillotière, Vaise, Croix-Rousse et d'autres communes qui ne resteront pas dans le Lyon actuel. Les villes de Villeurbanne, Bron, Vaulx-en-Velin et Vénissieux, qui dépendaient encore du département de l'Isère, sont également rattachées à l'agglomération.

Au début de 1870, le préfet du Rhône est Victor Léon Mouzard-Sencier. Il a succédé à Henri Chevreau, qui sera nommé préfet de la Seine en remplacement de Georges Eugène Haussmann

Lyon ne retrouvera ses droits qu'en septembre 1870 avec l'élection de Jacques-Louis Hénon.


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